7 clés pour ajuster le besoin en management d’une équipe
Quel est le besoin en management de mon équipe ? A partir de quand ai-je franchi la ligne jaune du micro-management ? S’il y avait une réponse simple, nous n’en serions pas à nous poser la question si souvent. Et la question est d’autant plus difficile à aborder dans un contexte de management à distance, avec le risque de “perdre le contrôle”.
7 critères d’ajustement
La réponse dépend bien sûr du niveau de complexité de votre environnement et système de fonctionnement existant. Elle varie également d’un collaborateur à un autre. Éric Delavallée, spécialiste en transformation des organisation, propose 7 critères d’analyse (Savoir décrypter les organisations – L’intelligence organisationnelle au service de la performance de l’entreprise. 2017, Maxima) :
- Le degré de formalisation et de standardisation,
- Le nombre et la nature des interactions entre les membres de votre équipe,
- La localisation de votre équipe (de mono espace à multi-sites internationaux),
- Le degré d’instabilité et de turbulence de votre environnement,
- Le niveau et l’homogénéité des compétences au sein de votre équipe,
- Le niveau d’autonomie de vos collaborateurs,
- Le poids du reporting.
En fonction de ces différents paramètres, nous pouvons évaluer et ajuster le besoin en management pour que l’équipe délivre, apprenne, améliore ses modes de fonctionnement, développe son autonomie… Et prenne du plaisir à réussir ensemble.
Il y a un autre facteur important à prendre en compte : nous-même, notre style de leadership. De quel niveau de contrôle et de certitude avons-nous besoin pour être dans notre zone de confort, notamment quand les choses commencent à se tendre? Jusqu’où sommes-nous prêt à nous aventurer en dehors de cette zone de confort pour alléger l’intensité managériale et développer l’autonomie de notre équipe ? Après tout, l’autonomie se donne autant qu’elle se prend.
Besoin en management à distance
Certes cette réflexion sur le besoin en management vaut pour tout manager. Dans un contexte de management à distance, elle mérite qu’on s’y arrête un peu plus longtemps. Car le manager est encore plus tiraillé entre les risques de micro-management, de perte de lien et de désorganisation de l’équipe. Reprenons les 7 critères.
- Le degré de formalisation et de standardisation de votre organisation. Plus il est fort, moins l’équipe aura besoin d’échanger pour caler ses modes de fonctionnement. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut tout standardiser et que les règles et principes remplacent les échanges ! Dans un contexte “à distance”, il est particulièrement utile de caler certains processus relationnels : comment on demande de l’aide sans perturber le travail des autres, quels sont nos rituels de coordination et de socialisation,…
- Le nombre et la nature des interactions entre les membres de votre équipe. Si le travail induit des relations intenses entre les membres de l’équipe (ex : équipe de développement informatique), l’animation s’en trouve facilitée. Dans le cas contraire (ex : force de vente), le manager doit trouver avec son équipe les moyens de partager l’information et le savoir-faire, s’entraider, mieux se connaître,…
- La localisation des membres de votre équipe (de mono espace à multi-sites internationaux). L’intensité de l’animation requise n’est pas proportionnelle à la distance physique pour avoir une équipe performante. Un département peut avoir plus d’impact qu’un continent ! Et les situations souvent les plus compliquées à gérer sont les équipes multi-sites avec plusieurs personnes sur quelques sites et des électrons libres et non les équipes où tout le monde est en télétravail.
- Le degré d’instabilité et de turbulence de votre environnement. Il est nécessaire de définir le système de captage et de partage d’information pour remonter les signes d’évolution et les moyens, analyser ces informations et décider. En présentiel, les échanges informels participent de manière importante à la perception des signaux faibles.
- Le niveau et le degré d’homogénéité des compétences au sein de votre équipe. L’hétérogénéité des compétences nécessite une intensification des mécaniques d’entraide, ce qui a un impact sur la planification des travaux mais également sur les jeux de pouvoir au sein de l’équipe.
- Le niveau d’autonomie de vos collaborateurs. Encore plus qu’en présentiel, le manager a intérêt d’échanger avec chaque collaborateur sur leurs besoins mutuels d’échange (ceux du collaborateur ET les siens). La perception de l’autonomie est éminemment personnelle : certains ont besoin d’échanger beaucoup sans avoir le sentiment de perdre en autonomie quand d’autres conçoivent l’autonomie comme une indépendance plus marquée.
- Le poids du reporting dans votre organisation. Si la culture du reporting est forte, le manager à distance doit dépenser moins d’énergie pour capter l’information dont il a besoin. Encore une fois, cela ne veut pas dire que le reporting doit être omniprésent et omnipotent. Tout est une question de dosage !
Le besoin en management est un des thèmes que nous abordons dans notre formation “Manager à distance”. Si vous voulez en savoir plus, rejoignez-nous à notre prochain wébinaire de présentation le 24/11/2020 de 18 à 19h.
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